La Commission nationale des droits de l’homme, y compris le Comité pour la prévention de la torture, a lancé son rapport annuel 2024 lors d’une cérémonie officielle tenue à l’hôtel Movenpick – Raouché. Le rapport est intitulé : « Promouvoir les droits de l’homme et le droit international humanitaire : lutter contre la torture et les violations graves ». Par ailleurs, un rapport spécial a été publié sous le titre : « Le Liban sous attaque : les défis à l’État de droit et au respect des droits de l’homme pendant la guerre israélienne contre le Liban ».
La cérémonie a réuni de nombreux représentants d’administrations officielles, d’organismes militaires et de sécurité, de syndicats, et d’institutions nationales indépendantes, ainsi que des membres du corps diplomatique et consulaire, des ambassadeurs et des représentants des Nations Unies et d’organisations internationales, en plus d’organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des droits de l’homme, sans oublier d’éminentes personnalités des droits humains.
Discours de Son Excellence M. Sultan bin Hassan Al-Jamali
Dans son discours prononcé lors de la cérémonie, Son Excellence M. Sultan bin Hassan Al-Jamali, Secrétaire général du Réseau arabe des institutions nationales des droits de l’homme, a exprimé sa profonde reconnaissance pour les efforts considérables déployés par la Commission nationale des droits de l’homme au Liban malgré les défis croissants, en déclarant :
« Je suis heureux de vous accueillir à cette rencontre importante et j’exprime ma sincère gratitude à la Commission nationale des droits de l’homme, y compris le Comité pour la prévention de la torture au Liban, ainsi qu’à son président, le Dr Fadi Gerges, pour m’avoir donné l’occasion de me joindre à vous pour le lancement de ce rapport, qui reflète des efforts inlassables en faveur de la protection et de la promotion des droits de l’homme au Liban. »
Al-Jamali a souligné que le rapport démontre la capacité de la Commission à fonctionner efficacement malgré des ressources limitées, en notant :
« Sa bonne gouvernance et son ouverture à la coopération avec la société civile et les parties prenantes. Tout au long de l’année 2024, elle a surveillé les violations économiques et politiques ainsi que les répercussions de l’agression israélienne, fournissant une évaluation précise de l’engagement de l’État envers les traités internationaux tout en mettant en lumière les groupes les plus marginalisés. »
Il a également salué les contributions de la Commission aux conférences internationales et régionales, en particulier à travers le Réseau arabe, ainsi que sa participation aux groupes de travail des Nations Unies visant à renforcer la protection de l’enfance et à lutter contre la traite des êtres humains.
Al-Jamali a ajouté :
« La Commission a rempli son rôle de manière exemplaire malgré les défis, et a réussi à établir un modèle à suivre pour les institutions nationales des droits de l’homme, grâce à l’engagement volontaire, transparent et professionnel de son président et de ses membres, en étroite coopération avec les parties prenantes. »
Il a appelé la Commission à déposer une demande d’accréditation auprès du Sous-comité d’accréditation de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme, affirmant que le Réseau arabe est prêt à fournir tout le soutien et les conseils nécessaires pour garantir le succès de cette démarche importante.
À la fin de son discours, Al-Jamali a déclaré :
« Nous exprimons notre gratitude et notre reconnaissance à tous ceux qui soutiennent la Commission dans son travail, en particulier le Programme des Nations Unies pour le développement et l’Union européenne. Nous espérons poursuivre cette coopération afin de défendre les principes de la dignité humaine et de promouvoir et protéger les droits de l’homme au Liban. »
Discours du Président de la Commission nationale des droits de l’homme
Pour sa part, le Président de la Commission nationale des droits de l’homme, le Dr Fadi Gerges, a prononcé un discours détaillé dans lequel il a passé en revue le contenu des deux rapports, soulignant que les documents de terrain « nous confrontent à une responsabilité historique et morale à laquelle nul ne peut se soustraire. »
Le Dr Gerges a déclaré :
« C’est à la fois un plaisir et un honneur de vous accueillir en ce jour, alors que nous présentons un témoignage documenté de la souffrance humaine au Liban durant une année qui fut parmi les plus difficiles sur les plans des droits humains et des conditions de vie. »
Il a ajouté :
« Le rapport annuel et le rapport spécial sur la guerre israélienne contre le Liban ne sont pas de simples compilations de faits ou de chiffres, mais un cri de conscience. Nous avons été témoins de l’effondrement des droits fondamentaux des Libanais — de la santé, de l’éducation et du logement à la liberté d’expression, à la justice et à la reddition de comptes — sous le poids de l’effondrement financier et des agressions militaires. »
En parlant de la guerre, Gerges a souligné :
« L’agression israélienne contre le Liban n’était pas simplement une opération militaire — c’était une attaque systématique contre la vie elle-même, visant les populations et les infrastructures, les hôpitaux et les écoles, les ambulances — laissant une empreinte indélébile dans la mémoire des enfants et de leurs familles. »
Il a souligné que la Commission « publie ce rapport aujourd’hui en s’adressant à ceux qui doivent agir — le pouvoir judiciaire, le gouvernement et les instances des Nations Unies — afin de faire prévaloir la justice et de dissuader les auteurs de violations. »
Il a également mis en lumière le rôle du Comité pour la prévention de la torture, en déclarant :
« Nous avons effectué plus de 200 visites dans des centres de détention et des prisons, et nous avons été confrontés à une réalité sombre qui exige un plan national global pour réformer ce secteur sensible. On ne peut parler de dignité humaine dans un pays où les droits des détenus sont violés sans qu’il y ait de reddition de comptes. »
Le Dr Gerges a conclu :
« À la Commission nationale des droits de l’homme, nous considérons ce rapport comme un appel ouvert à l’action — et non comme une finalité. Les droits de l’homme ne sont pas protégés par des slogans, mais par des politiques, des lois et des institutions fortes et indépendantes. »
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