Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), à travers leurs bureaux régionaux pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), ont organisé à Amman, Jordanie, du 9 au 11 septembre 2025, l’atelier régional intitulé : Faire progresser les droits de l’enfant dans la région MENA – Atelier d’engagement avec les parties prenantes.
Cet atelier a réuni des institutions nationales des droits de l’homme (INDH), des experts des droits de l’enfant, des représentants de l’UNICEF et du HCDH, ainsi que des défenseurs de l’enfance et de la jeunesse. L’objectif était de renforcer la coordination, le partage de connaissances et la planification stratégique afin de consolider la protection et la promotion des droits de l’enfant dans la région.
Contribution du Liban : un modèle pour intégrer les droits de l’enfant dans la gouvernance
Le 11 septembre, lors de la Session 13 : Participation des enfants et des jeunes en tant qu’obligation juridique et clé de la mise en œuvre réussie du mandat des INDH en matière de droits de l’enfant (10h45 – 11h30), Bassam Al Kantar, Commissaire aux relations internationales de la Commission nationale des droits de l’homme incluant le Comité pour la prévention de la torture (NHRC-CPT) du Liban, a présenté une intervention en personne intitulée :
« Revisiter le mandat de plaidoyer pour les droits de l’enfant des INDH : Référence à l’expérience de la NHRC-CPT du Liban. »
M. Al Kantar a souligné que le plaidoyer en faveur des droits de l’enfant par les INDH doit dépasser le traitement des cas individuels pour influencer les politiques publiques, soutenir les réformes systémiques et assurer une supervision de la gouvernance. Il a mis en avant l’expérience unique du Liban, démontrant que même dans des contextes fragiles, une INDH peut agir comme gardienne des droits de l’enfant en combinant des leviers institutionnels, du leadership, des réseaux, des processus et des données pour bâtir un système de gouvernance où aucun enfant n’est laissé de côté.
Les points clés de l’expérience de la NHRC-CPT incluent :
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La création d’un Comité des plaintes pour les enfants victimes, garantissant un accès direct aux mécanismes de recours.
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L’intégration du suivi de la détention des mineurs et des droits à l’éducation dans des stratégies nationales telles que le Plan stratégique de protection des femmes et des enfants 2020–2027.
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La mise en place de procédures adaptées aux enfants : espaces dédiés, boîtes à plaintes dans les écoles, lignes d’assistance, et garanties lors des visites de lieux de détention.
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L’intégration de données sur les droits de l’enfant dans le suivi et les rapports aux organes de traités des Nations Unies, comblant ainsi d’importantes lacunes dans les indicateurs liés aux ODD.
Appel à l’action
M. Al Kantar a conclu en recommandant :
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L’institutionnalisation des mandats relatifs aux droits de l’enfant au sein des structures des INDH.
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La garantie d’un leadership politique de haut niveau pour la gouvernance des droits de l’enfant.
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L’intégration systématique de procédures adaptées aux enfants dans tous les mécanismes de plainte, de suivi et de justice.
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La réduction des lacunes en matière de données par le suivi régulier et les enquêtes nationales.
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L’adoption d’un Plan national d’action pour l’enfance, avec la NHRC-CPT comme organe de surveillance indépendant.
L’atelier a réaffirmé que la participation effective des enfants et des jeunes n’est pas une option, mais une obligation juridique essentielle à la réalisation d’une gouvernance durable des droits de l’enfant dans la région MENA.
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