Tandis que les hostilités entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiées à l’automne 2024, un drame silencieux s’est joué loin des caméras : celui de la destruction systématique des écoles, symboles d’espoir et de stabilité dans un pays déjà frappé par des années de crise.
Entre septembre et novembre 2024, les forces terrestres israéliennes ont occupé plusieurs écoles publiques dans le sud du Liban. Selon une enquête publiée par Human Rights Watch (HRW), au moins trois établissements ont été non seulement militarisés, mais vandalisés, pillés, et en partie détruits, en violation flagrante du droit international humanitaire. Certains actes documentés constituent des crimes de guerre.
« Ils ne sont pas venus uniquement comme soldats, mais comme destructeurs », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW. « Ce n’est pas seulement une occupation, c’est une attaque contre le droit fondamental à l’éducation. »
Écoles transformées en cibles
Les conclusions du rapport sont accablantes :
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À l’école intermédiaire publique de Naqoura, des ordinateurs portables ont été retrouvés brisés au sol, des tableaux couverts de graffitis militaires.
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À l’école de Yarine, des inscriptions attribuées à la brigade israélienne Golani ornent les murs, tandis que les salles sont partiellement détruites.
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À l’école secondaire de Aita al-Chaab, un tube de détonation utilisé dans les démolitions a été découvert, signe d’un possible sabotage intentionnel.
« Rien ne justifie la destruction délibérée d’infrastructures éducatives civiles », affirme HRW, soulignant que ces actes violent les Conventions de Genève et pourraient faire l’objet de poursuites internationales.
Une crise éducative aggravée
Depuis 2019, les élèves libanais vivent une crise éducative sans précédent due à l’effondrement économique : grèves, coupures d’électricité, salaires impayés des enseignants. Désormais, la guerre ajoute une couche de traumatisme et d’abandon pour des milliers d’enfants.
« Nos enfants ne perdent pas seulement leurs salles de classe. Ils perdent leur avenir », confie Amal Chahine, institutrice à Tyr.
Un appel pressant à l’action
Human Rights Watch appelle le gouvernement libanais et les bailleurs de fonds internationaux à reconstruire les écoles affectées en toute transparence et sans corruption. Il est impératif d’agir rapidement avant la rentrée scolaire, alors que de nombreux établissements restent inutilisables.
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