Dans l’univers complexe et souvent politisé des droits humains, les institutions nationales des droits de l’homme (INDH) agissent discrètement mais efficacement. Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’homme (GANHRI) met en lumière leur rôle essentiel dans la concrétisation des engagements internationaux en matière de droits humains.
Basé sur les réponses détaillées de 58 institutions membres de la GANHRI à travers l’Afrique, les Amériques, l’Asie-Pacifique et l’Europe, le rapport montre comment les INDH collaborent avec les mécanismes nationaux de mise en œuvre, de rapport et de suivi — appelés NMIRF — pour transformer les engagements pris à l’échelle internationale en actions concrètes au niveau national.
Des engagements aux actes
Qu’il s’agisse de l’Examen Périodique Universel ou des recommandations des organes de traités, les États sont tenus de respecter leurs obligations en matière de droits humains. Mais sans structures nationales solides pour suivre les progrès et assurer la responsabilité, ces engagements risquent de rester lettre morte.
C’est ici que les INDH et les NMIRF jouent un rôle central. Ensemble, ils constituent l’ossature du système national de protection des droits humains : ils traduisent les normes internationales en politiques publiques nationales, surveillent leur mise en œuvre et veillent à ce que les voix des citoyens soient entendues.
« La protection des droits humains commence dans nos pays », affirme Amina Bouayach, Présidente de la GANHRI. « Notre nouvelle étude démontre qu’une coopération étroite entre les gouvernements et des INDH indépendantes, combinée à des mécanismes transparents et coordonnés, permet de renforcer non seulement les institutions, mais aussi la protection effective des droits. »
Six recommandations clés pour renforcer les mécanismes nationaux
En complément du rapport, la GANHRI publie un document de position contenant six recommandations clés à destination des États :
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Adopter des approches durables, coordonnées et transparentes en matière de rapport, de suivi et de mise en œuvre.
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Reconnaître les rôles distincts mais complémentaires des INDH et des NMIRF, tout en favorisant la collaboration.
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Mettre en place des processus de consultation inclusifs garantissant la participation effective des INDH, de la société civile et des titulaires de droits à toutes les étapes de la création et du fonctionnement des NMIRF.
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Garantir la participation active des INDH et de la société civile à toutes les étapes du travail des NMIRF, tout en préservant leur indépendance.
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Respecter et protéger l’indépendance des INDH et des acteurs de la société civile.
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Poursuivre la création et le renforcement des INDH, conformément aux Principes de Paris, qui définissent les normes internationales d’indépendance et d’efficacité des institutions.
Prochain rendez-vous : de Genève aux capitales nationales
La publication du rapport intervient à la veille du Panel thématique annuel du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, prévu le 4 juillet, où Amina Bouayach participera aux discussions sur le renforcement des structures nationales de promotion et de protection des droits humains, notamment les INDH et les NMIRF.
Mais si les débats se déroulent à Genève, les défis concrets se situent bien dans les capitales nationales — là où les politiques doivent être mises en œuvre, où les citoyens doivent être écoutés et où les droits doivent être respectés.
Le message de la GANHRI est clair : les institutions nationales des droits de l’homme ne sont pas un luxe, mais un maillon indispensable pour bâtir des sociétés où les droits humains sont protégés, où les gouvernements rendent des comptes et où personne n’est laissé pour compte.
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