spot_img
spot_img

Autres publications

Le Liban lance une initiative inclusive contre la corruption : un nouveau modèle pour l’égalité et la réforme

Dans une avancée majeure vers la réforme et la gouvernance inclusive, le ministère d’État aux Affaires du Développement Administratif a accueilli la réunion inaugurale du Groupe de travail sur l’intégration des efforts de lutte contre la corruption et la promotion de l’égalité. Cette rencontre, tenue au siège du ministère, a rassemblé une équipe diversifiée composée de responsables publics, d’experts juridiques et de représentants de la société civile, marquant le lancement d’une initiative collaborative visant à éradiquer la corruption tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte.

Une vision réformatrice en temps de crise

Le ministre d’État aux Affaires du Développement Administratif, Dr. Fadi Makki, a ouvert la séance avec un message fort d’urgence et d’espoir.
« Nous nous réunissons aujourd’hui à un moment crucial, dans le cadre d’un processus de réforme qui reflète les aspirations de tous les Libanais – hommes et femmes – après des années de crises, » a-t-il déclaré. « La corruption et les inégalités ont affaibli nos institutions et creusé les fossés sociaux. Le moment est venu de reconstruire la confiance et la justice. »

Makki a souligné l’indissociabilité entre justice, égalité et lutte contre la corruption. Il a insisté sur le fait que l’autonomisation des femmes et des groupes marginalisés – en particulier les personnes handicapées – est une nécessité, et non un choix, pour mettre en œuvre et évaluer la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Il a appelé à des résultats concrets et à une traduction des principes en politiques institutionnelles et pratiques transparentes.

Redéfinir la corruption et la réponse nationale

Ali Youssef, trésorier de la Commission nationale des droits de l’homme et président du groupe de travail, a repris l’appel du ministre en faveur d’un changement systémique. Il a élargi la définition de la corruption au-delà des simples notions juridiques de pot-de-vin, détournement de fonds ou abus de pouvoir, la présentant comme un problème structurel enraciné dans le tissu politique et social libanais.

« La lutte contre la corruption ne peut se limiter aux sanctions. Elle nécessite une vision globale qui s’attaque aux causes profondes dans les sphères politique, économique et culturelle », a-t-il affirmé. Il a incité l’équipe à s’appuyer sur les enseignements du passé, les réalités du terrain et l’innovation locale, plutôt que sur des modèles internationaux importés.

Une politique inclusive comme levier de lutte contre la corruption

La réunion a mis en lumière une mission ambitieuse : favoriser la participation des populations marginalisées – femmes, personnes handicapées, personnes pauvres, jeunes – à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation de la stratégie nationale anticorruption (2020–2025).

Des experts du ministère et du projet « Lutter contre la corruption pour renforcer la confiance au Liban » (mené par le PNUD) ont présenté un cadre institutionnel détaillé et ont défini les tâches prioritaires du groupe, notamment :

  • L’élaboration d’un plan d’action annuel pour soutenir les groupes marginalisés dans la mise en œuvre de la stratégie.

  • L’organisation de dialogues réguliers avec des ONG et des groupes de défense des droits humains.

  • La production de recommandations enrichissant la stratégie nationale avec une approche sensible au genre et à l’inclusion.

  • L’alignement des efforts sur les normes internationales telles que la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC).

Les données au service de l’inclusion

Nada Makki, consultante, a présenté une revue documentaire approfondie établissant le lien entre corruption et exclusion sociale. Ses recherches ont montré que les groupes marginalisés subissent de manière disproportionnée les effets de la corruption systémique, qui entrave leur accès à la justice, limite leur participation politique et aggrave la pauvreté.

Elle a mis en garde contre l’insuffisance du cadre juridique libanais en matière de genre et d’inclusion, appelant à des stratégies inclusives fondées sur des données et à l’implication directe des populations vulnérables dans l’élaboration des politiques.

Regards critiques et réalisme

Les échanges ont été particulièrement francs. La juge Terez Alawi, représentant l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, a souligné l’importance de l’éducation dès le plus jeune âge pour inculquer des valeurs d’égalité, de transparence et de justice. Elle a appelé à éviter les approches génériques, en privilégiant l’identification des points faibles spécifiques dans la stratégie.

De son côté, Ali Youssef a exprimé des réserves sur certains termes utilisés dans les textes officiels, tels que « État de droit » ou « normes internationales », qu’il considère souvent comme idéalisés ou appliqués de façon sélective. Il a également mis en garde contre les effets pervers de la représentation symbolique, qui peut renforcer certaines exclusions au lieu de les corriger.

Les participants ont abordé les limites de l’applicabilité des cadres internationaux dans le contexte libanais et ont souligné la nécessité de lois adaptées à la réalité sociopolitique du pays.

Tracer la voie à suivre

Les travaux se sont conclus sur plusieurs propositions concrètes :

  • Mettre l’accent sur des changements concrets, adaptés au contexte local, susceptibles d’avoir un impact mesurable.

  • Créer un groupe WhatsApp dédié aux membres pour fluidifier la communication.

  • Envoyer les propositions de plans de travail avant le 15 septembre pour les examiner lors de la prochaine réunion.

  • Organiser des réunions régulières, la prochaine étant prévue au bureau du ministre.

هذه المقالة متاحة أيضًا بـ: العربية (Arabe) English (Anglais)

NHRCLB
NHRCLBhttps://nhrclb.org
تعمل الهيئة الوطنية لحقوق الإنسان المتضمنة لجنة الوقاية من التعذيب، على حماية حقوق الإنسان وتعزيزها في لبنان وفق المعايير الواردة في الدستور اللّبناني والإعلان العالمي لحقوق الإنسان والاتفاقيات والمعاهدات الدولية والقوانين اللّبنانية المتفقة مع هذه المعايير. وهي مؤسسة وطنية مستقلة منشأة بموجب القانون 62/ 2016، سنداً لقرار الجمعية العامة للامم المتحدة (مبادئ باريس) التي ترعى آليات إنشاء وعمل المؤسسات الوطنية لحقوق الإنسان. كما تتضمن آلية وقائية وطنية للتعذيب (لجنة الوقاية من التعذيب) عملاً بأحكام البروتوكول الاختياري لاتفاقية مناهضة التعذيب وغيره من ضروب المعاملة أو العقوبة القاسية او اللاانسانية او المهينة الذي انضم اليه لبنان بموجب القانون رقم 12/ 2008.